Interactions Humain-Machine: quel cadre juridique penser pour demain ?

Intervenante : Célia Zolynski, professeure à l’Université 1 Panthéon-Sorbonne

Résumé : Le déploiement et la transformation des interactions humain-machine suscitent de nouvelles interrogations relatives aux effets induits par l’exploitation croissante de l’attention de l’utilisateur ou portant sur la possible manipulation de ses émotions. Cela pourrait justifier une adaptation du cadre juridique existant, et au-delà de repenser la place de l’humain dans ces interactions pour lui reconnaître la qualité d’agent du système pensée comme condition de sa liberté.

Évolution et perspective de l’article 1 de la Loi informatique et liberté

Intervenant : Régis Chatellier, chargé d’études prospectives au sein du LINC, CNIL

Résumé : Si depuis 40 ans la France puis l’Europe se sont dotées de cadre juridique pour s’assurer que l’informatique ne porte atteinte «ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques» (article 1 – Loi Informatique & Libertés), il n’en demeure pas moins que la numérisation de nos vies quotidiennes continue à faire émerger de nouveaux enjeux pour les libertés et notre capacité à vivre en société. La CNIL publiait dès 2017 son rapport «Comment permettre à l’Homme de garder la main ?» dans lequel elle décrivait les enjeux éthiques des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Ses usages tendent à se développer dans tous les domaines, depuis la surveillance à la recherche en santé, en passant par les nouvelles formes de management par les données de l’économie à la demande. Les choix technologiques, de plus en plus, deviennent des choix politiques, pour lesquels nous devons être proactifs, si nous voulons garder la main sur le modèle de société que nous souhaitons.